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" Tu es né d'une larme et tu mourras de sang. . . "Je n'avais pas encore ouvert les yeux que j'avais entendu la voix douce et protectrice de ma chère mère. J'étais collé à elle, le museau plein de poil, la langue blanche de lait. Je ne l'écoutais pas, à ce moment là, car je ne comprenais pas le sens de ses paroles. Ce qui m'importait, c'était sa présence, sa douce odeur que j'aimais tant, son beau pelage soyeux et doré. Ma mère était une magnifique louve au pelage doré et aux élégants yeux bleus. Jamais vous n'auriez pu trouver plus belle femelle. Quant à mon père... Jamais je ne l'ai connu, mais comme j'avais demandé mille fois, durant mon enfance, sa description à ma mère, elle avait finit par céder, et m'avait expliqué que c'était un grand mâle imposant et ravageur, au long pelage sombre. Il avait deux yeux très différents, l'un complétement noir comme la nuit, et l'autre tout blanc et globuleux. Ma mère ne m'a pas une seule fois fait entendre le mot "beau", ou même "séduisant", à propos de mon père. Elle racontait qu'il était partit loin dans le Sud, à la recherche d'un meilleur endroit pour vivre, mais je dois avouer que même un poisson rouge ne l'aurait pas cru. Seulement, j'adorais ma mère, et je ne voulais pas la rendre malheureuse en lui posant trop de questions.
Ce fut au mois d'août que quelque chose se produisit. Quelque chose qui m'a marqué à vie, et que je ne pourrais jamais effacer de ma mémoire. J'étais partit chasser, alors que j'avais à peu près 2 ans. Je vivais toujours avec ma mère, mais ce jour là, elle avait insister pour rester dans la tanière, soit-disant parce que ses coussinets l'a brulait. Je l'ai donc laissé se reposer et lui ai promit que je rapporterais un bon gros cerf en rentrant. J'avais passé un certain temps dans le forêt, car les cerfs se faisait rare, et j'étais soudainement tombé sur des grosses traces de pattes. Elles s'enfonçaient beaucoup dans le sol, ce qui indiquait que le loup qui avait fait ces traces devait être assez lourd. En voyant que les traces se dirigeaient tout droit vers la ville des bipèdes, j'avais laissé tomber la traque, et était repartit à ma chasse. Seulement je n'aurais pas dû, et c'est là que je fis la plus grosse erreur de ma vie. A l'époque, j'étais un loup jeune et insouciant, aventureux et vif, je n'avais pas prit le temps de réfléchir...
Quand j'eus enfin trouvé mon cerf, le soleil était déjà haut dans le ciel, et je me dépêcha de rentrer. Cela devait faire environs 2-3 heures que j'étais partit, et ma mère devait certainement commencer à s'impatienter, ce que je ne souhaitais absolument pas.
Quand je traversa le ruisseau menant à la tanière, des taches de sang étaient sur la rive. Elles étaient toute fraiche. Puis, dans le sable à l'entrée de la tanière, je retrouva une nouvelle fois la grosse trace de patte que j'avais vu, 1 heure plus tôt. A ce moment là, mes oreilles se rabaissèrent brusquement, mon museau se fronça, et mes yeux se plissèrent. La haine me rongeait. Contre qui ? Contre moi. Mais pas seulement. Une question me trottait dans la tête, à laquelle j'aurais tant aimé que ma mère me réponde. Qui était ce mâle...? Mon... Père ? Mais si c'était le cas, pourquoi aurait t-il brutalisé une aussi douce louve que ma mère ? Une si belle femelle ...? Mes griffes se plantèrent profondément dans la trace du mâle, et je poussa un long et dur hurlement.
Je le retrouverais, et s'il a touché à un poil de ma mère, je lui arracherais les poils un par un, puis je le torturerais, et enfin, je le tuerais, lui ouvrant par petites coupures le ventre, et je veillerais à bien le faire souffrir.