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Chapitre I.Sur les terres moodys régnait un climat de joie, de bonheur et de renaissance. C'était le printemps, le temps de l'année où la chaleur pointe à nouveau le bout de son nez et fait bourgeonner les arbres, fleurir les champs et piailler les oiseaux. C'était aussi le temps des naissances, et dans la meute, une belle tripotée de louveteaux allaient faire leur apparition. Deux couples attendaient des louveteaux. La première louve, une belle demoiselle au pelage noir d'ébène, donna naissance à une seule femelle, qu'elle nomma Pandémonium. L'autre louve, la meilleure amie de la louve noire, donna naissance à deux mâles; Kensas et Texas, deux petits mâles tricolores, des jumeaux.
En grandissant, le petit groupe de trois louveteaux devinrent les meilleurs amis du monde. Rien ne les séparait, même qu'un bon jour, Kensas tomba amoureux de la jeune Pandémonium, qui, dès sa première année, avait commencé à prendre quelques formes féminines. Ne vous attendiez pas à ce que les nouvelles hormones du mâle lui fasse perdre la tête.
« Tu sais Pando', tu es vraiment belle aujourd'hui... »« Euh... merci. » Répondit la jeune femelle. La courtoisie n'était pas son genre, et répondre avec tact non plus. Les deux jumeaux étaient habitués.
Le mâle rigola, et tout en lui faisant un clin d'oeil, retourna jouer avec son frère jumeau.
En grandissant, la femelle avait commencé à perdre son caractère de jeune fille timide et gentille, s'était affirmée et ainsi, avait peu d'amis filles. Les rares loups de son âge avec qui elle aimait traîner, c'était les jumeaux, mais ils avaient changés, beaucoup trop changés. L'adolescence se faisait ressentir et leur égo de mâle dégoûtait la femelle, sans vraiment qu'elle sache pourquoi. Un bon jour, elle réalisa, en pleine discussion avec Kensas.
« Hey Pando' ! J'aurais un truc très important à te dire. » Il se racla la gorge.
« Je... je crois que je t'aime. »« Ah... Bah malheureusement pour toi, c'est pas réciproque. » Dit la femelle du tac au tac.
« Pfeuh! Aucun respect... t'es qu'une grosse lesbienne, va! »Et si c'était vrai?
Et si la femelle aimait vraiment les femmes. Ses yeux devinrent gros, surprise. L'idée ne lui avait jamais frôlé l'esprit, mais maintenant qu'elle y pensait...
Oui. La louve était différente, elle le savait.
Chapitre II.Quelques mois plus tard, Pandémonium osa en jeter un mot à sa famille, à sa mère surtout, qui était renommée pour sa sagesse et sa grande ouverture d'esprit. Elle fut très heureuse pour sa fille, jusqu'à temps que son père apparaisse dans le tableau; lui, était totalement contre le fait que sa fille puisse aimer une autre louve.
Pendant la nuit, alors qu'elle dormait, carrément à l'écart de la meute, son père la réveilla, décidément en colère. Ce fut la nuit la plus terrible de sa vie.
« Papa... Papa? Qu'est-ce que... » Le premier coup la laissa sa voix, la douleur fusant de son museau.
« Prend ça comme un avertissement. Tu seras normale, comme tout le monde, compris? Tu épouseras un mâle et tu auras des enfants. » Le deuxième coup lui laissa une vilaine marque sur la nuque.
« Des enfants! »La femelle en restant traumatisée. C'est dès ce jour qu'elle tut tout ses sentiments, qu'elle se referma dans une coquille de métal qui semblait impénétrable; en tout cas, c'est ce qu'elle laissait paraître.
Elle n'en parla jamais ni à Kensas et Texas, encore moins à sa mère. Tous les jours, elle devait endurer le regard sans pitié de son père, comme si elle devait d'accomplir la « mission » qu'il y avait confié. Elle trouvait cela puéril, et l'arrogance qu'elle portait désormais à ce qu'elle aimait appeler sa famille mettait tout le monde sans dessus dessous. Voyant que cela causait quelques problèmes dans la meute, l'alpha l'envoya en surveillance sur les frontières, loin de la meute. Comme ça, elle les laisserait tranquille.
Si ça n'avait été qu'elle, elle aurait désertée et serait devenue vagabonde. Mais quelque chose la rattachait à sa meute; la peur de l'inconnu.
Chapitre III.Alors que Pandémonium était en service a la frontière séparant les terres moodys des autres terres, elle rencontra une inconnue. Comme à son habitude, elle la rembarre d'un signe de tête et d'un grognement, assaisonné d'un coup de crocs dans le vide. Nullement impressionnée, la louve blanche lui avait rigolé à la figure et avait franchi la frontière tel un ninja. Une course poursuite s'était effectuée pendant une bonne demie-heure, et lorsqu'elle réussit à la rattraper, quelque chose se passa. Pendant une fraction de seconde, l'idée que cette louve lui plaisait lui vint à l'esprit. Bien sur, Pandémonium la laissa passer, et lui jura qu'elles allaient se revoir.
C'est ce qu'elles firent.
Quelques semaines suivant la première rencontre, les louves se virent, et de plus en plus souvent. Leur rivalité se transformait tranquillement en amitié, une chose que la louve noire arrivait rarement à faire. Elle s'absentait souvent de la meute, et ses parents commençaient a se poser des questions, mais elle s'en foutait royalement. Elle voulait passer le plus de temps avec la louve blanche.
Un bon jour, elle lui avoua son amour. Leur histoire ne dura que quelques mois, et la séparation fut très douloureuse; la louve blanche avait trouvé preneur ailleurs, un mâle qu'elle semblait admirer. Cela fendit le coeur de Pandémonium à tout jamais, trahie et meurtrie, elle s'exila au confins de ses terres natales et revint à la meute un mois après la séparation. Vieillie par les événements, ses anciens amis Kensas et Texas ne la reconnurent pas. Eux aussi avaient changé, et avaient des compagnes aimante pour eux seuls.
Décidément, cette vie n'était pas fait pour elle.
Chapitre IV.Depuis ce moment, Pandémonium vit un peu à part de la meute, n'ayant plus aucun espoir en elle-même ni en sa famille, qui ne l'a jamais aidé dans son apprentissage. Son père était toujours aussi sérieux quant à son avenir et sa mère faisait l'autruche. Elle ne voulait rien voir, mais en fait, elle voyait tout. La détresse de sa fille et les espoirs de son compagnon. Comme le mari était plus fort qu'elle, elle devait prendre de son côté, laissant la pauvre Pandémonium dans son malheur.
« De toute manière, personne ne me comprend... »