Rose

Histoire

Comme toute louve, Rose vivait au sein d'une des multiples meutes sillonnant les forêts. Elle avait une famille, un rang, des responsabilités et son ambition : être alpha. Ce sentiment faisait souvent rage en elle, surtout lorsque son dominant faisait preuve de son incompétence. Son autorisation à dévorer les moutons des hommes la mettait hors d'elle. Leur viande était infecte, mais la n'était pas le seul problème : si un jour, l'une de ses créatures les prenaient sur le coup, leur situation en paierait les conséquences.
L'ambition de la louve lui faisait honte, mais cela faisait partie d'elle et s'accepter était dans son obligeance. Louveteau, elle avait appris que la nature bâtissait, détruisait, mais ne modifiait jamais ses œuvres.

Comme toute meute, celle de Rose fut frappée par la folie des hommes. Beaucoup de loups qu'elle côtoyait furent tués la nuit du 14 décembre. En deuil, le chef et sa meute firent aux être humains une promesse de guerre sans fin et sans merci. Consciente que l'une des causes était le vol des moutons, Rose ne s'abandonna pas aux ordres de cette cervelle de moineau. Mais comme tout les autres, cette tragédie fit naître en elle une haine envers ses créatures brutales. Toutefois, pas au point de foncer tête baissée dans une guerre.

Les temps était durs, l'alpha augmenta les parties de chasse afin de ragaillardir ses guerriers. Elle-même chasseuse, Rose s'épuisait, cela était trop pour elle.
“ On redonne des forces aux guerriers et on fait les chasseurs en perdre ! ” Ne cessait-elle de se plaindre.
C'est alors qu'elle le rencontra, ce petit d'homme tout rose et sans fourrure. Perdu, il pleurait à s'en déchirer la gorge. Qu'il avait l'air bête et misérable... La louve voulu lui faire la grâce de refermer ses mâchoires sur son cou d'oisillon, ainsi il se tairait pour de bon. Cependant, sa curiosité l'en empêcha. Le genre humain l'avait toujours intéressé depuis ses premiers pas hors de la tanière. Leur façon d'utiliser des objets pour les aider dans leurs tâches, cette deuxième peau qui les recouvrait... Rose avait été stupéfaite de voir leurs objets devenir des armes et leur "deuxième peau" devenir des armures.

Curieuse d'en savoir plus, elle éleva cet enfant en secret, pas comme son propre fils...Plutôt comme les hommes le faisaient avec leurs moutons ! Auprès de ce petit d'homme, la louve en appris long sur sa race. Plusieurs fois, elle le voyait s'affoler devant les choses que ses petits yeux n'avaient jamais vu de leur vie. Quand on lui confisquait quelque chose qui lui appartenait, il cédait à la colère. Et dès fois, même sans raison, il s'amusait à jeter des cailloux sur les oiseaux qui voltigeaient près de leur cachette. Rose ne s'attacha pas réellement à cet enfant, mais appréciait quand même sa présence. L'ayant comme référence, elle se rendit compte de combien ces êtres étaient fragiles, instables et peureux. Des êtres qui n'hésitent pas à faire recours à la violence pour vaincre leur peur. Violence capable de gagner les traits de la folie...
Sans adieux trop déchirants, Rose déposa le jeune humain dans le village le plus proche. Elle le fit à l'aube du jour de la bataille, promesse de la meute aux êtres humains. Encore une fois, elle essaya de convaincre son dominant, mais celui-ci faisait la sourde oreille, trop têtu pour ouvrir les yeux. Refusant de voir du sang inutile couler, Rose quitta sa meute. Son coeur était plein de remords, mais au moins, ils en tireraient une leçon : une bataille ne se fait pas sans connaitre ses adversaire.

Des jours plus tard, elle compris que cet enfant était un présent de Moody, dieu malin et rusé. Humain envoyé dans l'objectif de lui apprendre plus sur ses ennemis, ses forces, ses faiblesses, et en tirer sa propre conclusion. L'ambition de Rose se réalisa : elle battit une meute dont elle devint alpha. Meute construite à l’effigie du dieu Moody : capable de prendre l'avantage de toute situation. Dans cette guerre contre les hommes, ils seront les opportunistes, ceux qui en savent le plus sur la complexité de leurs ennemis. Des loups capables d'attaquer quand leurs faiblesses les possèdes, et les ignorer quand ils font preuve de force.