Le bruit dans ta tête te vrille les oreilles. Des voix, aiguës, provenant de la bouche de fantômes aux traits écorchés, aux visages en pleurs, te donne l'impression d'être dans un mauvais film d'horreur. Tout ce que tu vois autour de toi fond, comme si vous étiez dans un énorme fourneau, comme si vous étiez en enfer, en bref. Les souvenirs de ton passé refont surface, tu vois tes amis, que tu as lâchement abandonné pour t'en venir sur des terres plus sécuritaire. Leurs cadavres rampent à tes pieds et t'arrachent la peau, te hurlent que tu es un traître, mais toi tu ne peux rien faire. Tes pattes sont ancrées dans le sol, comme si la pesanteur de la honte s'abattait sur toi, que tes larmes étaient de la pierre, que ton corps en entier n'était que monceaux de briques pénibles à porter. Les arbres fondent, tournoient à une vitesse qui fait lever le coeur. Tu vomit. Tes tripes, ton estomacs, ta gorge prend en feu, tandis que tes anciens amis, s'attaquent toujours à ton corps, désormais, tu n'entends plus rien, qu'un ramassis de bruits, de son, d'images, et puis...

... Tu te réveilles en larmes. Il y à de cela très longtemps que tes cauchemars ne s'étaient pas présentés à toi, surtout pas à une telle force. Tu n'étais pas une poule mouillée, mais tu devais te l'avouer, même si tu étais censé être un mâle puissant, ces rêves t'enlevaient tout espoir de survie. N'y restait que la peur. Le lieu où tu t'étais réveillé était loin d'être très rassurant, comme si tu n'avais aucune idée de comment tu étais arrivé ici. Inquiet, tu déglutis, mais n'osa pas te lever, tu ne voulais pas être une cible facile, et les lieux étaient désert, malgré le levé du soleil. Les têtes plantées sur des piques de ta race à côté de ce que tu reconnais être le bûcher, là où les deux-pattes brûlent tout ce qui n'est pas conforme à leurs idéaux, te font lever le poil de l'échine. La queue basse, la peur au ventre, tu te terres sous des amas de bûches semi-calcinées, examinant les alentours. Étrangement, il n'y à personne, mais peut-être n'est-ce qu'un piège. Méfiant, mais curieux de savoir ce qui se passe ici, tu sors la tête de ton trou, et décide de t'aventurer plus loin, quitte à ce que cela te coûte ta vie. Tu étais téméraire, et un peu casse-cou, sur le coup. Ton regard ambré se pose sur tout ce qui te semble louche, sur tout ce qui bouge, comme les oiseaux dans le ciel et les corbeaux qui te font une peur bleue dès qu'ils croassent.

Tu renifles la montagne de bûches, ce monticule de cendres qui sent la mort, mais n'entend pas les bruits de pas derrière toi. Lorsque tu te retournes, tu tombe sur un mur, un mur poilu et qui te plaqua sur le sol, puisque tu n'étais pas préparé à recevoir le coup. Hurlant de surprise, tout ce que tu réussis à articuler sont des longues plaintes aiguës et inquiètes. « PITIÉ NON! Pas le bûcher! » Mais tu étais trop chamboulé pour te rendre compte que ce n'étais qu'un autre loup.