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Yumeen. Un nom des plus originaux, pour un loup des plus particuliers. Notre cher ami âgé de 6 ans a, vous vous en douterez bien, une déjà bien longue histoire à vous conter.
Notre beau mâle Sweetness est né il y a de cela de nombreuses lunes maintenant, le 14 Mars 2007. Il vit le jour dans la meute des Sweetness, de son père Wyrden pour sa mère Leadryn. De cet amour naquirent quatre louveteaux. Notre dévoué Yumeen fut le premier né, seul mâle de la portée. Ses sœurs portèrent les doux noms de Naeglïn, Fïrnen et Kialandi. Petit bandit, Yumeen se présenta très tôt comme le plus affirmé de la fratrie. Protecteur, il apprit bien rapidement à veiller sur ses sœurs devant tous les dangers possibles. Leur première année fut la plus belle de sa vie. Heureux, plein de bonne volonté et toujours prêt à apprendre de nouvelles choses, Yumeen suivait son père comme son ombre pour connaître les lois de la meute et apprendre à devenir un grand guerrier. Dans l’esprit de son paternel, le fils prodigue était évidemment voué à un brillant avenir de combattant. Lorsque les longues journées prenaient fin aux côté de son père, c’est entre les pattes de Leadryn que Yumeen apprenait la douceur et le calme.
Parfaitement équilibré, notre loup brun grandit dans de parfaites circonstances, aimé et protégé de tous les membres de la meute.
Mais tout ne peut pas se passer éternellement bien, n’est-ce pas ? Alors que le frère et ses chères petites sœurs virent s’achever leur première année de vie, les humains apparurent sur les terres lupines d’Eternal Hope. Et le carnage commença…
Durant les batailles, de nombreux loups périrent. Par la chasse mais aussi en protégeant leur meute. Yumeen faisait encore partie des jeunes de la meute et avait interdiction de prendre part aux combats. Mais notre jeune mâle était têtu et déterminé à protéger sa famille contre le monde entier si le besoin s’en était fait sentir.
Désobéissant à son père, il quitta la tanière aux aurores pour le suivre sur le champ de bataille. Il fit rapidement preuve de ses capacités, mais n’en avait pas point trahi sa parole en enfreignant l’interdiction de son géniteur. Cette époque fut sanglante et sans pitié. Des louveteaux perdirent la vie avant même de voir leur premier soleil se lever. Des mères virent périr leurs petits dans les incendies humains. Des pères connurent la décimation de leur famille entière.
Yumeen, vit mourir sa sœur. Kialandi avait toujours montré un tempérament de feu et une détermination sans faille. Mais jamais leur père n’aurait accepté de la faire monter au front. Alors en cachette, aussi liés qu’ils étaient, Yumeen et Kia’ s’entraînèrent ensemble pour permettre à la jeune louve de vivre ses rêves. Malheureusement Kialandi ne vit jamais sa première bataille. Elle fut tuée au sortir de la tanière, par une créature que l’on appela par la suite mi-homme, mi loup. On ne sut jamais ce qui avait égorgé Kialandi. L’on retrouva son cadavre près de sa tanière, avec pour seule preuve du passage de son assassin, des traces de pattes et des blessures assénées par des crocs puissants. Un loup n’aurait jamais commis un tel crime, et les traces de pattes portaient l’odeur nauséabonde de l’être envahisseur, l’humain.
Yumeen resta durant des mois à s’acharner sur des cibles d’entraînement, se tuant à la tâche pour faire disparaître sa douleur. Alors que sa troisième année s’écoulait à une allure notable, notre ami se renferma doucement sur lui-même et commença de devenir ce solitaire que vous connaissez aujourd’hui. Il ne se fit aucun ami et trouva au cimetière le réconfort que personne ne semblait apte à lui apporter.
L’on dit que la foudre ne frappe jamais au même endroit. Pourtant, Fïrnen connut le même sort atroce que sa défunte sœur. Dans les mêmes circonstances, l’on retrouva sa dépouille devant sa tanière, avec toujours ces mêmes traces et cette même odeur. C’en fut trop pour ce que Yumeen pouvait supporter. Au fil des semaines, des mois, le jeune mâle se transforma en un guerrier redoutable, tuant sans efforts chaque être qu’il croisait sur sa route. De par son caractère instable et dangereux, il fut écarté des parties de chasse, jugé trop sauvage quant à sa façon de mettre à mort les proies destinées à nourrir la meute. Cette interdiction de chasser pour sa famille n’arrêta cependant pas Yumeen qui continuait à tuer pour le simple plaisir de condamner un être.
Deux s’écoulèrent ainsi, voyant notre mâle devenu adulte, se renfermer plus encore sur lui-même et devenir une ombre dans la meute, un étranger au milieu de sa propre famille. Il trouva encore et toujours refuge au milieu des morts et personne ne sut jamais où le trouver lorsqu’il quittait le camp sans la moindre explication. Un soir alors qu’il se délectait du silence imposé par l’Être Supérieur au milieu du cimetière, sa dernière petite sœur Naeglïn s’approcha de lui dans la plus grande réserve. Il ne lui porta ce jour-là aucun regard et ne présenta pas la moindre émotion lorsqu’elle lui annonça son départ de la meute. Elle s’en allait, sans un mot, sans une explication. Il ne posa pas de question et se contenta de la regarder s’éloigner lorsqu’elle lui tourna le dos pour toujours. Jamais il ne la revit et depuis ce jour, Yumeen n’est jamais retourné auprès de ses parents.
Interdit de chasse, le bel adulte qu’il était devenu se vit aussi interdire le rang de guerrier à cause de son tempérament taciturne et rebelle. Il se vit, de force, attribué le rôle d’espion. Grâce à sa haine qu’il éprouvait envers les humains, il lui serait facile d’infiltrer les autres meutes pour tirer des informations et ainsi, donner à sa meute les meilleurs avantages.
A ce jour, Yumeen est ce mâle distant et froid, qui se porte volontairement à l’écart des autres pour profiter du silence de la mort. S’il cherche à éviter tout contact, il a cependant refusé de quitter sa meute natale, en la mémoire de ses défuntes petites sœurs dont il se veut énormément de ne pas avoir su les protéger comme il le devait.