❝ Il était primordial pour un Alpha de connaître le territoire de ses ennemis mieux que le sien. C'est pourquoi j'avais décidé de quitter mon petit coin de paradis tôt dans la matinée pour me rendre sur les terres Moody. Je ne connaissais que très mal cette meute, et encore moins les contrées dans lesquelles ils vivaient. Ils étaient difficilement discernables, et je voulais malgré tout me faire une opinion sur eux. Étant donné que je leur avais accordé la libre circulation sur mes terres, j'estimais qu'il était légitime que je puisse me promener sur les leurs en toute liberté. Puis à cette heure là, il était clair pour moi que je ne croiserai personne. Le soleil venait à peine de se lever, et la luminosité restait faible et pâle.

Je marchais donc au bord d'une longue rivière au courant tumultueux, faisant attention à l'endroit où je posais mes pattes afin de ne pas glisser et de garder équilibre. Je sentais une légère bise me caresser le visage, me procurant de longs frissons à travers tous mes membres. Il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. En fait.. Le temps était magnifique, l'atmosphère agréable et j'appréciais ce moment privilégié que seuls les lèves-tôt pouvaient savourer. Ma mère me racontait souvent que Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt et que c'était pour ça qu'il ne fallait pas que je flâne toute la matinée, avachis sur un amas de terre où de feuille à dormir et à rêvasser. Enfin. Après quelques minutes à longer cette rivière, la faim commença à réveiller mon estomac. Je tournai légèrement la tête vers le cours d'eau pour essayer d'y cerner quelques vertébrés qui pourraient me servir de repas. Bingo! Je m'approchai lentement du bord, mes pattes étant désormais totalement immergées, puis je me penchai dangereusement sur la rivière. En une fraction de seconde, je lançai ma patte sur une de ces bêtes qui se déplaçaient rapidement entre les roches de la rivière et j'en ressorti une magnifique truite bien dodue. Je l'envoyai sur la berge, puis l'attrapai goulûment entre mes crocs avant de m'éloigner du bord de la rivière. Mais alors que je m'apprêtais à dévorer mon petit déjeuner, une odeur qui se faisait de plus en plus forte attirai mon attention. Je lâchai mon poisson et tournai légèrement la tête. Une forme se dessinait au loin, je n'étais plus seul. Je soufflai, et ne bougeai plus, attendant que celui qui s'avançait vers moi se présente. Un Moody, sans doutes. J'espérai juste que ce n'était pas Bastian.❞